« L’eugénisme, pourquoi pas ? » par Henry Lévard-Berny, philosophe

Publié le par red-baroon.over-blog.com

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C’est avec ce titre un tantinet provocateur que je me permets d’aborder un débat anathème aux yeux de la bien-pensance boboïsante mais pourtant ô combien légitime. En effet, je vais enfoncer une porte ouverte si je dis que ce n’est pas un cadeau de venir au monde dans la France de 2010. Chômage, vie chère, insécurité, aucune perspective d’avenir, Plus belle la vie à la télé, Brice Hortefeux, Domenech sélectionneur de l’équipe de France... Les raisons ne manquent pas de vouloir rester dans l’utérus de maman, ou mieux encore : dans les couilles de papa.

Soyons clairs : pour que la vie ne soit pas une tartine de merde dont on doit manger un morceau tous les jours, deux choses ont réellement de l’importance :

  • Les ressources de papa et maman
  • L’apparence physique

Certains voudraient ajouter à cette liste l’intelligence mais ce critère n’est pas pertinent : il est désormais largement démontré que la réussite dans la vie n’est pas corrélée avec l’intelligence mais avec le milieu social dont on est issu.

Analysons la situation : à ma gauche, maman, 28 ans, 1m52, 71 kg, assistante caissière chez Lidl. Signe particulier : a de la moustache.
A ma droite, papa, 30 ans, 1m64, 88 kg, manutentionnaire intérimaire.  Signe particulier : bec de lièvre.

Ca te fait rire ? Mauvaise nouvelle : ton karma vient d’en prendre un coup. Tes chances de naitre difforme dans ta prochaine réincarnation viennent d’augmenter de 20%.
Je continue : donc un soir après avoir regardé Plus belle la vie et Patrick Sébastien à la téloche, papa pose son regard vitreux sur maman. Comme il vient d’écluser sa 5ème canette de 8°6 de la soirée, il la trouverait presque potable malgré son double menton, sa culotte de cheval et ses seins variqueux qui pendouillent bêtement comme deux tuyaux d’arrosage. Et là miracle : la chipo de papa s’anime et passe au garde-à-vous. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, voila papa en train de besogner maman avec autant de baume au cœur qu’un régiment de l’armée rouge ayant découvert un pensionnat de jeunes filles dans les faubourgs de Berlin en 45. Maman est contente : ça fait belle lurette qu’on ne l’avait pas bourriquée comme ça ! La dernière fois c’était du temps où tonton Eugène lui faisait des séances de baby-sitting quand elle avait 8 ans.
A ce moment tu es toujours quelque part dans les couilles de papa et tu commences à pas en mener bien large car tu entends sonner l’ordre de mobilisation générale. Tu es tel le poilu en 1914 appelé à faire don de ta personne pour une cause supérieure ! Et alors que papa se décharge les aumônières dans le porte-monnaie à moustache de maman, te voila parachuté en territoire inconnu, tels les paras qui ont du sauter sur Sainte-mère l’Eglise en 1944. Il fait noir là-dedans. Une odeur à mi-chemin entre le vieux grenier et la plage de Saint-Malo à marée basse … C’est une terre hostile sur laquelle tu viens de débarquer… Heureusement, tous tes camarades sont sur le front avec toi, solidaires, unis comme un seul homme pour défendre la patrie, tous prêts à affronter l’ennemi à tes côt… Mais qu’est ce qu’ils font tous ? Pourquoi ils se barrent en courant ?
Tu les regardes fuir, perplexe et là tu te retournes vers le front et… Horreur ! Le voici donc l’ennemi qu’ils fuyaient : il est cent fois, mille fois plus grand que toi… Son apparence est indicible, son corps est secoué d’intolérables soubresauts comme une reine des termites sur le point de pondre, il est plus abject que Cthulhu, plus terrible que Shub-Niggurath, plus épouvantable que Nyarlathotep  le chaos rampant : il ressemble à… Maman ?
Et oui… Car c’est bien le gros ovule de maman que tu vois fondre sur toi tel un prêtre priapique sur un enfant de chœur au faciès d’angelot. Tu es terrorisé, tétanisé par la peur. Il est trop tard pour fuir : te voila avalé tel Jonas englouti par la baleine bleue.

Merde, pourquoi a-t-il fallu que ça tombe sur toi ?
Enfin, il est trop tard pour te poser des questions existentielles maintenant : fallait être plus rapide pour dégager. A l’extérieur tu entends les rires moqueurs et les quolibets de tes frères spermatozoïdes qui se foutent de ta gueule, les traitres !

Ainsi, dans 9 mois, tu naitras sous le patronyme de Jason ou de Kevina. Tu seras élevé par papa et maman dans leur studio de 23 m2 à Sainte-Julienne sur Oise, dans une cité HLM en lointaine banlieue parisienne. A 4 ans, papa te fera monter dans sa R21 jacky-tunée avec ses jantes chromées dont il est si fier et c’est maman qui t’apprendra comment qu’on parle eul’français puisque ton instituteur est en arrêt-travail depuis qu’il a été éventré en plein cours par un parent d’élève un peu soupe au lait. A 8 ans, tu passeras tes après-midis à jouer à la playstation au lieu d’aller en cours puisque 50% de tes professeurs sont rasoir, 25% sont en arrêt-maladie et les 25% restants se sont suicidés. A 12 ans, si tu es un garçon tu dealeras du shit ou tu piqueras des portefeuilles. Si tu es une fille tes amis t’emmèneront contre ton gré dans une cave et te feront jouer à un jeu qui ressemble un peu au jeu des chaises musicales, sauf que la musique ne sera pas la danse des canards et que ce sont tes amis qui joueront le rôle des chaises sur lesquelles tu devras t’asseoir.
A 15 ans tu feras ta première overdose et…

Bon j’arrête la démonstration ici car à ce stade si vous n’avez pas vu où je voulais en venir, vous faites sans doute partie de ceux qui auraient été bien avisés de rester au chaud dans les coucougnettes de papa.
Alors voici ce que je propose pour éviter tous ces tristes destins à de pauvres chtites nenfants démunis et disgracieux qui n’ont rien demandé à personne : que l’Etat finance une grande campagne de publicité un peu à la manière de ce qui a été fait pour le tabac et le célèbre « fumer tue » sur les paquets de cigarette. Qu’on mette des étiquettes « m’oublier peut créer une vie de merde » sur les paquets de préservatifs, qu’on cible aussi les endroits sensibles comme les matchs de foot entre l’OM et le PSG avec des pancartes « plutôt rester dans les couilles de papa que’d’finir dans l’kop des ultras » ou encore « faites la guerre, pas l’amour ». Aux rassemblements de tuning, qu’on colle des affiches « Pensez à mettre votre ceinture de sécurité mais surtout n’oubliez pas votre ceinture de chasteté » … Qu’on crée une caisse d’anti-allocations familiales pour les moches qui acceptent de se faire stériliser. Qu’on offre des bons d’achat Leader Price aux laiderons qui vont faire une IVG…
Voila, il va sans dire que si nous faisons tout ça, la zoziété ne bourra z’en border gue mieux, herr doktor !!

Publié dans Henry Lévard-Berny

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